Quantifier les meilleures pratiques de manipulation pour la truite
– Dr. Steven Cooke, Carleton University
Le laboratoire Fish Ecology and Conservation Physiology (FECP) de l’Université Carleton est déterminé à veiller à ce que les pêches sportives soient durables. À cette fin, il travaille avec plusieurs partenaires à l’amélioration de la science et de la pratique de la capture et remise à l’eau des poissons. Kenauk fournit aux clients une véritable expérience « sauvage », un accès privé à des lacs entiers dans un cadre vierge où les poissons sont abondants. En plus d’offrir un certain confort à la pratique de la pêche sur lac (i.e. les clients se font assigner un lac avec hébergement dans un chalet pour une période de temps déterminée), une grande partie de la réserve de Kenauk est gérée dans un contexte de capture et remise à l’eau (i.e. : les poissons sont relâchés après la capture). Néanmoins, Kenauk doit s’engager dans un effort de protection coûteux pour maintenir un bon niveau de stockage des poissons et la qualité de la pêche en raison du niveau de mortalité après la remise à l’eau des poissons. En supposant un certain pourcentage de mortalité des poissons après la remise à l’eau – dont le nombre est inconnu – il est nécessaire de quantifier ce pourcentage pour permettre le stockage de poissons et identifier les moyens à prendre pour réduire la mortalité des poissons capturés.
Grâce au soutien financier du CRSNG (CRSNG Engage Grant fondé en mai 2015), nous allons développer les connaissances biologiques nécessaires pour assurer la viabilité à long terme de la pêche sportive à Kenauk en utilisant des méthodes de recherche durable. Le projet comprendra la capture des truites entre le printemps et le début de l’automne pour comprendre comment la température de l’eau (qui change au gré des saisons) et les conditions de vie du poisson (qui évoluent avec les fluctuations saisonnières) influencent les résultats de la remise à l’eau des poissons capturés. On capturerait les poissons selon les méthodes habituellement employées par les pêcheurs (avec leurres, cuillers, filateurs) et des mouches avec des hameçons avec ou sans bardillon. Les données sur les espèces, l’équipement, les accessoires normalement utilisés par les clients, y compris des leurres (filateurs / cuillères), les mouches, par où le poisson a été attrapé, la perte de sang et les signes de vitalité (l’évaluation de la perte de réflexes est une technique élaborée par mon laboratoire) seront répertoriés et les poissons seront bagués et gardés pendant 48 heures dans des cages à filet (dans les lacs) pour évaluer les taux de mortalité. Les données seront incorporées à un profil identifiant les facteurs qui influencent la mortalité et les impacts sublétaux. Nous allons également identifier le seuil saisonnier de l’exposition à l’air des poissons et en faire part aux pêcheurs. L’estimation de la mortalité déterminera la mesure à prendre pour le stockage des poissons nécessaire pour maintenir la qualité de la pêche.
La pêche avec remise à l’eau est une technique de conservation émergente qui se concentre sur le retour des poissons dans leur environnement après la capture. Une fois remis à l’eau, l’on suppose que ces poissons retournent à leur comportement habituel; cependant, nous savons que ce n’est pas le cas. À la suite d’une interaction de pêche, les poissons peuvent subir du stress et s’affaiblir. Les répercussions de ces changements peuvent se manifester par une prise de décision compromise, une incapacité à éviter la prédation, une incapacité à chercher refuge ou, dans des cas extrêmes, des poissons peuvent mourir. Le but de ce projet est de déterminer l’influence de la température de l’eau de surface sur les déficiences comportementales après la remise en liberté chez la truite arc-en-ciel, et d’étudier l’utilisation de dispositifs de retenue conçus pour faciliter la récupération. Le projet vise à fournir aux pêcheurs les connaissances nécessaires pour prendre des décisions éclairées sur la manipulation adéquate pour maximiser la survie des poissons relâchés. Deux questions de recherche ont été examinées: 1) Quelle est l’influence de la température de l’eau de surface, du temps de combat et de l’exposition à l’air sur la récupération après remise à l’eau? Et 2) Quand est-il avantageux pour les pêcheurs d’aider les poissons à se rétablir après une activité de pêche, et quelles sont les méthodes les plus avantageuses?
Résumé des résultats:
– La truite subit des changements de comportement les plus substantiel, tels que la perte d’équilibre, lorsque la température de l’eau dépasse 22 ° C.
– Les poissons profondément accrochés ont des taux de mortalité élevés.
– La récupération assistée n’est bénéfique que lorsque l’eau de récupération utilisée est beaucoup plus froide que les températures de l’eau de surface.
– Avec des températures de l’eau estivales (25 ° C +), garder le poisson dans une glacière pendant 3 minutes avec de l’eau à 18 ° C a réduit les altérations de l’équilibre lors de la remise en liberté.